Pour répondre aux nouvelles attentes de la recherche en écologie, aussi bien sur le plan fondamental qu'appliqué, a émergé une nouvelle façon de concevoir l'écologie qui s'attache à faire le lien entre le fonctionnement des écosystèmes, la dynamique de la biodiversité et les processus socio-économiques : une écologie globale, intégrative, cherchant à réconcilier les enjeux de la biodiversité et des humanités et à proposer des modes de développement et des stratégies d'aménagement bien plus solidaires et durables.
Dans le secteur de Fos-sur-Mer (sud-est de la France), de grands projets industriels ont vu le jour il y a plusieurs décennies dans des sites remarquables du point de vue du fonctionnement des écosystèmes et des patrons de biodiversité. De récents chantiers, soumis à mesures compensatoires, ont rapproché aménageurs, industriels et scientifiques, afin d'œuvrer collégialement à une meilleure prise en compte de la biodiversité et des processus écologiques dans la réalisation d'infrastructures pouvant être très impactantes.
Sur une surface de quarante hectares entourés d'une usine chimique, d'une plateforme de stockage et d'une aciérie, se trouve une grande zone humide naturelle composée essentiellement de chênes méditerranéens à feuilles persistantes, de milieux ouverts secs et de mares temporaires. Une veille hydro-environnementale décennale s'y effectue depuis 2009 au moyen de suivis diachroniques de nombreux compartiments de la biodiversité et du fonctionnement des différents milieux.
Nous présentons ici un premier bilan intégratif sur les capacités de résilience de ces systèmes potentiellement perturbés.